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La Revue du Vin de France

Dans son numéro 501 (mai 2006), la Revue du Vin de France a fait paraître un long article dans lequel Roberto Petronio compare quelques Sélections de Grains Nobles du Clos Saint-Landelin de René Muré à celles issues de nos terroirs du Zinnkoepflé. En voici de très larges extraits.

Photo de R. Petronio (comme les autres) légendée ainsi :

Le funambule et le mathématicien. Seppi Landmann (debout), hédoniste devant l'éternel, a consacré sa vie à sublimer la richesse et la douceur du raisin. Mathématicien, René Muré s'est, lui, lancé à la recherche des clés de la mécanique souterraine du terroir.

 

Les riches heures de deux Grands Crus d'Alsace

"Quintessence de saveurs et de parfums, les Sélections de Grains Nobles obsèdent les plus grands vignerons alsaciens. Dégustation comparée de deux monuments du genre, le Clos Saint-Landelin de René Muré et Le Zinnkoepflé de Seppi Landmann" (...)

Avec des rendements effleurant à peine les cinq hectolitres par hectare, la Sélection de grains nobles est un concentré de saveur et de parfum, c’est la substantifique sève du terroir qui s’enrichit jusqu’à plus de 100 grammes de sucre par litre. "On ne cherche pas à faire des grains nobles, on prend ce que la nature nous donne", dit René Muré. Si ce nectar est la récompense d’une année favorable, il ne gomme nullement l’empreinte de son terroir lorsque des domaines attentifs comme ceux de Seppi Landmann ou de René Muré oeuvrent pour lui rendre hommage. (...)

Terroir solaire, le Clos Saint-Landelin développe plus le passerillage que la pourriture noble. À l’inverse, la présence de rosées matinales favorise la pourriture noble sur le Zinnkoepflé. "Seuls les grands millésimes donnent des Sélections de grains nobles, mais c’est une décision qui se prépare dès la taille", nous explique Seppi Landmann. Animal capricieux, la SGN n’est pas toujours réalisée sur le même cépage. Nous nous sommes donc promenés de l’un à l’autre, tirant une leçon de la dégustation : la lecture du terroir s’affirme à chaque instant, le cépage apportant juste un accent singulier.

La richesse du fruit

Le Clos Saint-Landelin s’affirme par sa densité et une forme imposante. À l’inverse, le Zinnkoepflé exprime le raffinement et met en avant son expression florale, la délicatesse de sa chair. Ici, la Palette aromatique semble plus vaste et plus complexe, avec un corps plus svelte que chez son voisin. Le domaine Muré produit incontestablement des vins de belle facture, j’avoue cependant qu’au cours de cette dégustation, la grandeur de cette maison s’est surtout révélée avec les derniers millésimes. En effet, notre vigneron a pris conscience des effets bénéfiques produits par le travail du sol et mis en avant par le microbiologiste des sols Claude Bourguignon. "Claude a incontestablement changé le profil des vins du domaine ", nous explique René Muré. Et la dégustation de confirmer. Longtemps réputé pour ses vins denses et compacts exprimant la richesse et la chair du fruit, le domaine produit maintenant des SGN qui affirment mieux la minéralité de leur terroir. Sans perdre de leur densité, ils ont gagné en élégance et en profondeur.

Beau millésime, 1996 a initié ce face à face entre le Clos Saint-Landelin et le Zinnkoepflé.

Seppi Landmann :

« Mon père livrait ses raisins à la coopérative, moi j’en suis sorti en 1982 après avoir fait mes études d’oenologie en Bourgogne. Le père de René Muré, qui conservait de très vieux vins dans sa cave, m’a mis dans la tête que les blancs d’Alsace étaient de grands vins de garde. Il été l’un de mes modèles. Dans la vigne, notre travail a évolué

 progressivement vers des tailles plus courtes. Sans être étiqueté bio, je suis proche de cette vision, mais je n’ai pas de croyance, car, pour moi, cela n’émane pas du divin. Je reste toutefois attentif au travail et à la vie des sols. Je n‘ai pas les mêmes outils techniques pour travailler la vigne que mon confrère, j’essaie juste de traiter le moins possible», confie Seppi. Ses Sélections de grains nobles confirment au vieillissement le potentiel et la finesse du Zinnkoepflé. Il préconise de carafer ses SGN deux heures avant dégustation.

 

* * *

René Muré (ici avec sa fille Véronique) : issu d’une très ancienne famille de vignerons, René Muré, mathématicien de formation, ne se destinait pas à la viticulture lorsque les aléas de la vie l’ont précipité dans le vignoble.

Il prend en charge le travail de la vigne en 1971, puis s’attelle à ceux de la cave dix ans plus tard. "Mais c’est en 1995 que le domaine fait un pas en avant dans l’expression des terroirs. Pour moi, on doit lire l’origine d’un terroir dans le vin" avoue-t-il. Pour y parvenir, il aborde avec un esprit scientifique l’expérimentation du travail du sol, conseillé par le microbiologiste des sols Claude Bourguignon.

Naturellement doux

Seppi Landmann est incontestablement un vaillant partisan des grains nobles. « Ici, on ne parle pas de vin doux naturel, mais de vin naturellement doux », assure ce vigneron passionné. « Les grains nobles ont un coût d’élaboration et de vente élevé, c’est pour cela que leur production est infime », poursuit-il. L’évolution sur ce domaine est moins perceptible. Le style Landmann, affirmé plus rapidement, n’a jamais été amendé. li favorise richesse et douceur du fruit sans perdre la trame délicate du terroir. C’est avec l’âge que les vins du domaine Seppi Landmann prennent leur envol. Le 1996, qui a encore un bel avenir, est d’une incroyable élégance. Son équilibre et son harmonie font oublier la présence du sucre. Chez René Muré, c’est le 2002 qui nous montre le chemin parcouru dans les vignes.

Objet de transmission

La Sélection de grains nobles est la récompense du vigneron. tille constitue aussi le tremplin idéal pour amener de jeunes adultes formatés par les boissons sucrées à la culture séculaire du vin, car la douceur de ces grains peut cimenter des liens durables entre les générations. Outre le plaisir qu’elle procure, la SGN est donc un outil de transmission.

Les conditions de la dégustation

Tous les vins (décrits ci-dessous) ont été dégustés au domaine René Muré par Roberto Petronio pour la RVF, en compagnie de Véronique et René Muré et de Seppi Landmann.

Pinot gris SGN 1996 Grand Cru ZINNKOEPFLE 

Ici, on est tout de suite séduit par l’intensité des parfums floraux de ce très beau cru. Plus délicat, plus aérien que son voisin, il est d’un raffinement majeur, mais peut-être avec un corps plus svelte et plus élancé. On ne parle plus de sucre résiduel, mais de douceur et de noblesse.

Pinot gris SGN 1996 Clos SAINT-LANDELIN

Un beau millésime marqué par un grand équilibre maturité/acidité en guise d’entrée en matière. On a une bonne expression du fruit soulignée par une acidité très présente. Comme nous le fait remarquer René Muré, c’est dû à la maturation lente. Le Clos Saint-Landelin offre une grande générosité, il s’étale littéralement en bouche avec beaucoup d’allonge en finale.

Pinot gris SGN 2000 Grand Cru ZINNKOEPFLE 

Encore plein de fougue, le fruit paraît plus généreux, mais moins complexe que dans le 1996. Des senteurs de bonbon au miel et des notes de cire d’abeille expriment un nez ample et généreux, avec toujours une légère touche florale. À ce stade d’évolution, c’est surtout la bouche qui signe le terroir par une minéralité délicate, fine et précise, et moins imposante que dans le Clos Saint-Landelin. Une très belle note de pamplemousse donne beaucoup de fraîcheur et de dynamique à la finale. La douceur du sucre et d’un fruité mûr l’emporte pour le moment sur sa véritable personnalité, mais le temps révèlera la race de son terroir.

Pinot gris SGN 2000 Clos SAINT-LANDELIN

Pinot gris SGN 2000 La robe de ce millésime est plus dorée que celle du 1996. Elle accuse une teinte légèrement orangée. Le vin est marqué par de fines notes de fruits frais qui évoquent les agrumes. Arômes appuyés dans un second temps par des senteurs d’abricots acidulées et une minéralité mieux définie que sur le millésime précédent. Des notes de terre humide, peut-être même de truffe blanche, apparaissent de façon délicate et subtile. Le Clos met en avant sa densité et sa puissance qui se manifestent par une minéralité très présente. L’équilibre sucre/minéralité se montre idéal et confère à ce pinot gris à la fois puissance et douceur.

Gewurztraminer SGN 2002 GC ZINNKOEPFLE 

Sur ce terroir plus délicat et élégant, l’aspect floral est magnifié par le cépage et souligné par des notes de cire. Au-delà du cépage, le vin montre à chaque instant la délicatesse de son terroir. Sa minéralité apparaît tout en dentelle. Sur ce millésime, le Clos Saint-Landelin s’affîrme par sa puissance. Le Zinnkoepflé, lui, suggère plus la douceur enveloppante du “grain noble” et paraît plus large que profond.

Gewurztraminer SGN 2002 Clos ST-LANDELIN

Pour ce millésime, nous sommes passés à un gewurztraminer. Le côté variétal marque une nuance sur les vins, sans pour autant gommer la personnalité des deux terroirs. Des notes de zestes d’agrumes dominent au nez. Ce Clos Saint-Landelin est toujours plus ample et imposant, avec une minéralité qui assoie ce vin en bouche. Le travail du sol, mis en place avec Claude Bourguignon, s’affirme par une sensation tactile où le vin paraît large et profond, comme si l’on ressentait l’enracinement en profondeur de la vigne. Ce n’était pas le cas sur les millésimes plus anciens.

Gewurztraminer SGN 1994 GC ZINNKOEPFLE 

La douceur du sucre résiduel et du fruit laisse place ici à une palette aromatique d’une grande complexité. Citron vert, gingembre confit, le nez est d’une fraîcheur exemplaire, avec une légère touche de verdeur qui donne de la vivacité et de l’éclat à l’ensemble. À mesure que le vin s’aère, la magie olfactive de ce cru ne cesse de nous séduire en évoluant vers des notes mentholées. Ce Zinnkoepflé prend toute sa dimension avec l’âge, car il conjugue, finesse, persis­ance et douceur

Gewurztraminer SGN 1994 Clos ST-LANDELIN

Là encore, on ne pense pas au cépage mais au terroir qui s’exprime par des notes de terre puis de champignon, avant que ne surgisse un fruit légèrement confit. La bouche, tout comme le nez, semble ramassée et compacte. Ce vin nous saisit par sa densité, mais il paraît moins complexe que les millésimes plus jeunes.

 

Riesling SGN 1998 Grand Cru ZINNKOEPFLE

Le cépage apporte cette touche pétrolée au nez, chose qui ne s’était nullement manifestée auparavant. C’est le seul vin où le raisin prend un léger ascendant sur le terroir. Mais en même temps, il le signe à merveille, car il exprime moins le fruit que le côté minéral, finement ciselé de ce magnifique cru. Comme le dit si joliment Seppi Landmann : « Ce vin est naturellement doux », mais extrêmement sapide et par­faitement défini.

 

 

Riesling SGN 1990 Clos SAINT-LANDELIN

« Sur ce terroir solaire et chaud, une Sélection de grains nobles n’est bonne que si la vendange a lieu au mois de septembre », explique René Muré. Ce millésime lui va donc comme un gant. Malgré cela, le vin semble plus large que profond. Le temps lui apporte la complexité espérée sans pour autant mettre en relief tout le potentiel que l’on devine sur les millésimes récents du Clos Saint-Landelin. C’est un beau témoin de ce qui se faisait sur ce domaine, mais peut-être pas l’expression la plus fine de ce terroir. Ce grand cru a cependant de belles années devant lui.

Vous trouverez en page suivante des articles parus dans la presse spécialisée entre 1999 et 2005.

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