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Mesdames, Messieurs,

Chers clients et amis,

 

Il fut un temps, pas très éloigné d’ailleurs, où nos collègues vignerons du Bordelais y compris Monsieur Juppé leur maire, pensaient sincèrement que le vin de Bordeaux n’était plus destiné aux Français qui, apparemment, n’en avaient plus les moyens !

C’était l’époque où ils engrangeaient les bénéfices du French Paradoxe, c’est-à-dire l’époque des années 90 où des scientifiques américains avaient découvert les effets bénéfiques d’une consommation modérée de vin rouge sur l’organisme humain.

Certains gouvernements de pays asiatiques ont su tirer profit de ces recherches pour essayer de dévier les habitudes de consommation excessive d’alcool fort vers le vin et cela a enflammé les cours du Bordeaux comme jamais, créant un nouvel âge d’or dans la longue histoire de ce prestigieux vignoble.

Un peu plus tard, les scientifiques danois ont complété ces études en prouvant, contrairement aux spécialistes français (qui se doivent d’être frileux) parlant avec réticence d’un à deux verres par jour, que c’est en buvant du vin tous les jours et de l’ordre de trois à cinq verres que l’on s’assure les plus longues chances de vie.

D’ailleurs, suite à la bonne publicité sur ce sujet, aujourd’hui, le Danemark est le seul pays non producteur de vin qui dépasse la consommation des pays latins producteurs de vin (plus que l’Espagne 36 l / personne / an).

Durant la même période, les gouvernements successifs en France ont entamé, essentiellement sur le motif de la sécurité routière, une croisade anti-alcool qui a dévié, les preuves en sont nombreuses, sur une sournoise et active croisade anti-vin et, malheureusement, mais n’était-ce pas à prévoir, à un développement ahurissant de l’alcoolisme grâce aux alcools forts importés à grands renforts de publicité du monde entier.

L’acharnement à assassiner les reliquats de culture latine par les pisse-froid qui nous dirigent semble être sans limite. Encore ce mois-ci au journal télévisé de 13 heures, la question de mettre l’alcoolémie au volant à 0 gr a été débattue, tout en y rappelant que l’Angleterre est à 0,80 gr. Mais personne n’y a rajouté que c’est dans ce pays qu’il y a le moins de morts sur la route, car cela aurait pu être un argument pour s’aligner sur une norme ne ressemblant pas à une stupide chasse aux sorcières.

Toujours est-il que ces débats restent consternants : la psychologue interviewée a avancé un argument massue : les jeunes qui sortent le soir n’accepteraient pas de ne pas pouvoir consommer une seule bière !

Mais aucun des débateurs n’a su dire que cette situation empêcherait de boire un verre de vin au repas pour tout conducteur gastronome qui se trouve déjà criminalisé avec les normes actuelles sapant fondamentalement l’Art de Vivre à la Française. Mais, au fait, reste-t-il en France des gastronomes ? Ou n’est-il de festif que le joint et la défonce obligés du samedi soir ? Et n’est-il de voyou et d’assassin en puissance que le père de famille qui a encore les moyens d’offrir le restaurant à sa famille le dimanche et qui a bu du vin chez un restaurateur à qui l’on a promis l’abaissement du taux de T.V.A. ?

Monsieur le Président de la République et ses ministres sont-ils au courant que, une fois de plus, et en une seule nuit du mois d’octobre (journal Alsace et D.N.A. du 2 1/10/2003) 14 voitures ont été brûlées à Strasbourg et oublient-ils que leurs électeurs souhaiteraient effectivement un peu plus de fermeté et d’ordre et peut-être moins d’alcotests intempestifs mais surtout un peu plus d’autoroutes, de TGV, de voies fluviales et enfin une réelle politique jetant moins de camions sur les routes tous les jours. En Alsace les déceptions sinon les blessures sont grandes car notre ministre des transports Monsieur De Robien n’a réussi qu’à faire couler définitivement le projet du canal du Rhône au Rhin, l’autoroute à Strasbourg n’est toujours pas terminée, le train à grande vitesse s’arrêtera en Lorraine et l’aéroport de la Capitale Européenne n’est relié que sporadiquement aux autres Capitales d’Europe.

Nos élus se rendent-ils compte, alors que les paramètres convergent de tous bords, que des pans entiers de notre économie viticole sont en train de s’effriter ? De nombreux vignerons du Bordelais (car il n’y a pas que les Grands Crus) sont déjà en cessation de paiement et dans d’autres régions viticoles françaises le même phénomène s’installe insidieusement car les ventes chutent inexorablement sur le marché intérieur et toussent dangereusement à l’exportation.

Aujourd’hui personne ne sait comment faire pour reconquérir le marché français où la consommation ne fait que baisser et où, en plus, l’intérêt pour les vins du nouveau monde ne fait que grandir.

Sans vouloir être prophète de malheur, je pense que la viticulture française, sans oublier la restauration, ne commencent qu’à entrer dans le noir tunnel de la récession annoncée...

Heureusement que l’excellent millésime 2003 et la justesse de son volume viennent un peu au secours d’une situation très mal emmanchée et politiquement entièrement irresponsable.

L’année 2003 aura été marquée par une précocité, une chaleur et un ensoleillement incroyables. A titre de comparaison, la dernière vendange signalée au mois d’août en Alsace remonte à 1540.

La sécheresse estivale endémique a limité sérieusement les volumes en ne faisant des dégâts qualitatifs que dans certains sols peu profonds et exposés ainsi au manque d’eau dramatique.

Cependant et de façon générale, le vin 2003 sera d’une qualité sans faille, même l’acidification des jus n’aura été nécessaire que très exceptionnellement et reste d’ailleurs interdite sur les Vendanges Tardives et les Sélections de Grains Nobles.

 

J'adore chercher la grappe chez Seppi !

J’aimerais terminer ce petit mot, dans l’attente de vos nouvelles, en vous parlant de mon site qui connaît un succès grandissant avec une centaine de visites par jour provenant pour une large part d’internautes étrangers. Si vous en avez le loisir, jetez-y un coup d’oeil. Ainsi, les colis de Noël ou d’affaires vous seront aussi familiers que les vendanges de Seppi le dimanche avec une troupe cosmopolite approchant souvent la centaine de personnes. Parfois, quand il fait vraiment beau, le repas champêtre pris dans les vignes dure presque autant que le temps de la récolte...

Merci pour votre confiance et fidélité.

Joyeuses fêtes et recevez mes vœux les plus vineux pour l’an 2004.

Votre vigneron, Seppi Landmann.

 

 

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