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            Cher(e) Ami(e) et Client(e),

Ceux qui reçoivent ma « lettre de Noël » depuis longtemps savent qu’invariablement j’y consacre l’essentiel de l’espace à dénoncer tout ce qui entraîne la viticulture française à sa perte irrémédiable. Ils savent aussi que cela me conduit même parfois à en oublier de parler de mes vins ! J’aurais bien aimé, croyez-moi, me passer cette fois d’enfourcher ce cheval de bataille mais la France du vin continue de subir d’autres attaques destructrices et ceux qui sont en charge de la promouvoir ne font rien pour la sauver.

En effet, depuis que quelques illuminés, à la solde des laboratoires pharmaceutiques certainement, ont réussi à persuader les hommes politiques de tous bords de sauver les Français de l’alcoolisme, cette terrible affection, que les gouvernements se plaisent à entretenir, gangrène sournoisement toute la société dans ses retranchements les plus intimes. Nos décideurs, malgré des gesticulations et des grands écarts impressionnants ne parviennent pas à masquer le ridicule et l’affligeant de la situation.

Ainsi depuis 1991, la France est-elle le seul pays au monde bardé d’une Loi Evin (bonjour le particularisme et l’exception française) interdisant de dévoiler le nom d’un vigneron ou d’un château à la télévision.

Monsieur Michel PEYRONNET de la société Edonys qui travaille à monter une chaîne de télé du vin ose le dire tout simplement : «  En France, l’information sur le vin est digne d’un pays comme l’Iran ou l’Afghanistan. Cela ne pose aucun problème de créer une chaîne porno ou de montrer quotidiennement de la violence à l’antenne, mais il est indécent de parler d’un 1er Cru classé de Bordeaux. »

On peut dire que le monde du vin, acculé par tant de hargne, sinon de haine, à avaler toutes les couleuvres d’un prohibitionnisme anti-alcool, aveugle, sournois et se dévoilant au jour le jour sans limites. La France du vin,  et même  la France tout court, est devenue la risée de ses voisins, presque tous pays producteurs de vin, et subit la compassion de ses innombrables importateurs désemparés du monde entier qui ne retrouvent plus cette France joyeuse et festive d’antan, ni dans leurs déplacements dans notre beau pays, ni dans le discours et le comportement de ses vignerons marinant dans une déshérence dramatique.

On aurait pu imaginer que la détresse de toute cette frange de la société française vivant de la production et de la vente de vin et pesant un poids économique certain devienne source de ressaisissement, de fraternité syndicale et de coalition contre cette hydre monstrueuse et insaisissable détruisant le paysage français et le moral de sa population. Mais non : le chacun pour soi, les petites subventions compensatrices personnalisées et la prohibition pour tous semblent l’emporter.

Actuellement, on ne peut pas dire que la profession travaille avec acharnement à l’émergence d’une chaîne de télévision où le vin puisse s’exprimer librement en soutenant haut et fort et sans faiblesses les personnes qui se décarcassent à faire sauter les verrous. Car, tant que les malfaisants ayatollahs de la prohibition franco-française arrangeant bien l’économie de nos concurrents européens qui nous entourent, ne seront pas mis hors d’état de nuire, notre pays continuera de décliner de plus en plus, pliant sous la lourdeur des réglementations toujours plus tatillonnes, toujours plus sécuritaires, toujours plus hygiénistes et ruinant l’initiative de tout un chacun par le simple fait du laminage continue d’un mot qui s’appelait LIBERTE…

Notre joie de vivre qui était notre plus lumineuse image et l’un de nos meilleurs supports avec les vins et la gastronomie pour attirer le touriste a fait place, et, c’est particulièrement vrai dans les services de l’hôtellerie et de la restauration, à la froideur, à l’indifférence, au non sourire. Parfois même à l’insolence d’autant plus détestable qu’elle est de plus en plus souvent liée à l’incompétence. A titre d’exemple, j’ai entendu récemment un serveur affirmer avec aplomb que le chardonnay qu’il versait venait évidemment de Bourgogne alors qu’un simple regard sur la bouteille lui aurait permis de voir qu’il était espagnol ! Cette plaie nouvelle de notre pays est en grande partie due à l’incohérence des programmes de formation de nos jeunes à tous les niveaux. Si on voulait nuire à toute la filière du vin (mais aussi par ricochet à toute la gastronomie), on ne s’y prendrait pas autrement…

Là aussi, d’autres pays, par exemple l’Autriche, nous montrent une toute autre voie : à la compétence s’additionnent le sourire, la fierté du pays, de la région, des produits régionaux et notamment du vin d’Autriche qui est systématiquement mis en avant.

Mais laissons là les choses qui fâchent et venons-en à ce qui nous réunit et fait encore notre plaisir.

L’année 2010 renoue avec une climatologie plus conforme à la normalité du calendrier saisonnier, à savoir des  vendanges pour le crémant à la mi septembre et non pas au début du mois, voire à la fin août comme en 2003.

Au jour d’aujourd’hui, il est difficile de se prononcer sur la qualité définitive de la récolte. Comme toujours, ce seront les journées  ensoleillées (ou non) de septembre et d’octobre qui décideront de la qualité finale qui s’annonce plutôt bonne.

Quant au millésime 2009, il confirme en bouteille la belle tenue des vins génériques de la Vallée Noble et des Grands Crus Zinnkoepflé. Ainsi la plupart d’entre eux ont été distingués par un Sigille de notre confrérie vineuse St Etienne d’Alsace.

Le Domaine Seppi Landmann a également été primé de nombreuses fois aux maintenant fameux concours des RIESLINGS du Monde, des PINOTS GRIS du Monde et des GEWURTZRAMINERS du Monde organisés à Strasbourg. Cette année, notre Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 2007 a obtenu un Trophée d’Excellence (la récompense suprême). Pour le palmarès complet me concernant voir : www.seppi-landmann.fr/vins5.htm . Il me reste à mettre en bouteille un petit bijou de la récolte 2009, à savoir le Grand Cru Zinnkoepflé Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles récolté en Vin de Glace le 22 décembre à -7°C et qui titrait potentiellement 26% d’alcool (voir le reportage sur : www.seppi-landmann.fr/vindeglace.htm ).

Je profite de ce courrier pour vous remercier bien chaleureusement vous toutes et vous tous qui achetez  invariablement pour les fêtes de fin d’année les Crus de la Vallée Noble et les Grands Crus Zinnkoepflé ainsi que, les Vendanges Tardives et autres Grands Vins surtout en PRIMEUR (voir le formulaire d’achat primeur 2010 sur www.seppi-landmann.fr/primeur.htm . Pour le tarif normal suivre le lien : www.seppi-landmann.fr/commande.htm

N’oubliez pas au moment de la lecture de ce courrier de prévenir le bureau si possible par mail (contact@seppi-landmann.fr ou téléphone au 00 33 (0)3 89 47 09 33) pour recevoir vos anciens primeurs à temps pour les fêtes.

A bientôt de vos nouvelles,

Bonnes fêtes de fin d’année et meilleurs vœux pour 2011

Votre vigneron

Seppi Landmann

NB : retrouvez dans les archives toutes mes Lettres de Noël depuis 2001.