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  Vin de glace  

 

 

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Par définition même, le vin de glace exige des conditions climatiques extrêmes qui en limitent la production aux régions septentrionales puisque la "cryoextraction" exige une température d'au moins -7°. Le gel retient alors toute l'eau contenue dans les grains et seul le jus sucré, très concentré et riche en arômes sort du pressoir. Très réputés depuis longtemps en Allemagne (Moselle, Sarre, Rheingau) et en Autriche, les Eiswein ont ensuite trouvé un nouveau terroir de prédilection au Canada. Contrairement à ces pays, la France ne reconnaît pas officiellement l'appellation "vin de glace".

Très peu de vignerons français se lancent par conséquent dans ce qui apparaît comme une opération risquée et peu rentable. En effet, laisser sur pied des raisins aussi longtemps et sans aucune certitude que les bonnes conditions climatiques et phytosanitaires seront réussies, demande des nerfs d'acier ou... beaucoup de philosophie parce que la réussite est loin d'être assurée.

C'est pourquoi notre domaine est sans doute le seul en France à tenter cette aventure chaque année depuis 1990 (sauf en 2003 en raison de l'extrême précocité de la maturité du raisin). Nous ne sommes d'ailleurs parvenus à nos fins que moins d'une fois sur deux (en 1990, 1993, 1998, 1999, 2001, 2004, 2005, 2007, 2008, 2009 et 2011).

Mais le plaisir d'obtenir de temps en temps un vin extraordinaire (c'est surtout le cas quand de surcroît les grappes ont été atteintes de pourriture noble) après des vendanges hors du commun vaut en effet largement le risque encouru. Quelle joie aussi pour le vigneron de voir ses clients et amis qui viennent braver le froid en pleine nuit (et souvent durant la période des fêtes de fin d'année) et repartent au petit matin ravis d'avoir contribué à la production d'un nectar aussi rare.

Nous décrivons ci-dessous à titre d'exemples quelques-unes de nos dernières vendanges de glace.

 

 

 

 

Vendange de glace 2011-2012 :

un nouveau record pour le Domaine Seppi Landmann !

 

En prévision d'une possible vendange de glace, une parcelle de gewurztraminer située sur les hauteurs de Westhalten au lieu-dit Schlessleberg à l'extrémité du Strangenberg, n'a pas été entièrement récoltée en automne mais seulement triée et gardée à l'abri des oiseaux grâce à des filets. L'hiver ayant été jusqu'ici particulièrement doux, nous étions sur le point de renoncer à notre objectif.

Mais Seppi, actuellement en Finlande et Suède pour un déplacement d'affaires notamment ponctué par deux repas construits autour de ses vins dans des restaurants gastronomiques, nous a envoyé in extremis un vent glacial !

Grâce à la vague de froid qui en résulte, nous avons pu battre ce vendredi 3 février 2012, au petit matin par une température de -12°C, le record de vendange la plus tardive jamais réalisée sur le vignoble de Seppi Landmann. La date la plus reculée était un 28 janvier. C’était en 2000, et ce jour-là une parcelle de Sylvaner avait été récoltée, donnant naissance à la cuvée « Sylvaner 1999 récolté en Vin de Glace ».

 

 

Il est 6h30. Dans le hangar de son Domaine, Jean-Claude Riefflé répond aux questions des journalistes de la presse parlée (RTL et Europe I), télévisée (France 2 et FR3) et écrite (L'Alsace, Les DNA et Le Paysan du Haut-Rhin. Cette vendange de glace a en effet été très médiatisée.

 

Préparation et distribution des indispensables lampes frontales.

 

L'équipe de vendangeurs descend vers la parcelle de gewurztraminer. Au fond, on aperçoit les lumières de Westhalten et Soulzmatt.

 

Thomas (de dos à gauche) supervise le début de la vendange.

 

Cueillette des grappes dégagées du filet qui les protégeait des oiseaux.

 

Le premier seau est versé dans la hotte du porteur.

 

La bonne ambiance réchauffe l'atmosphère.

 

Le jour se lève sur la Vallée Noble et le Grand Ballon (au fond à gauche) sort de la nuit qui le dissimulait aux regards.

 

La cameraman de France 2 s'apprête à filmer le lever du soleil...

 

... qui apparaît dans l'axe de la Vallée Noble.

 

Chapka sibérienne ? Non, alsacienne !

 

C'est déjà fini et on profite d'un bon feu avant de partager un moment de convivialité avec du vin chaud, du café et des gâteaux.

 

Retour au hangar : le raisin est versé dans le pressoir manuel.

 

Un peu de musculation est nécessaire pour l'activer !

Après dix bonnes minutes de presse, le premier jus de consistance très mielleuse coule. Sa concentration en sucre dépasse évidemment largement les normes habituelles : 483g/l ! Cependant, il s'agit d'une micro-cuvée dont les 25 à 30 litres ne seront donc pas commercialisés contrairement aux vendanges de glace précédentes.

 

 

 

 

Il est 6h45. Seppi donne des instructions à son équipe restée au caveau tandis que les vendangeurs ajustent leurs lampes frontales.

Vendange de glace 2009

Cette année, une belle parcelle d'une quarantaine d'ares de gewurztraminer avait été réservée sur le Zinnkoepflé pour une nouvelle vendange de glace. La météo agricole ayant annoncé une température proche de -8° pour le jeudi 17 décembre, Seppi a activé par internet son réseau de vendangeurs recrutés parmi ses clients. Ils furent nombreux à répondre à cet appel. Parmi eux, des habitués mais aussi des novices souvent tentés de longue date par cette expérience peu courante. Certains n'ont pas hésité pour cela à venir de loin, notamment un Liégeois (Belgique) !

 

L'équipe est prête. La vendange peut commencer.

 

Voilà, c'est parti pour une petite heure de cueillette.

 

Magnifiques grappes de gewurztraminer Grand Cru en parfait état sanitaire et atteint de pourriture noble et d'un important passerillage provoqué par le froid et le vent au cours de la dernière semaine.

 

Chapelet de lumières dans la Vallée Noble endormie.

 

Il fait encore nuit noire quand les premiers vendangeurs s'approchent du sommet du coteau.

Le soleil vient tout juste de se lever quand Seppi réunit ses volontaires autour d'un vin chaud épicé comme il se doit et de kougelhopfs encore tièdes. Tous se réjouissent d'avoir répondu à l'appel et se déclarent prêts à revenir.

Peu après, le verdict tombe au caveau : après plusieurs prélèvements effectués dans les cuves avant pressurage, le contrôleur constate que le degré d'alcool potentiel moyen est supérieur à 22° (les limites de son réfractomètre ne permettant pas plus de précision). Il s'avère après presse que le niveau réel est de 26° ! Pas de doute, il s'agit là d'une très belle Sélection de Grains Nobles.

 

Le précieux nectar à la sortie du pressoir.

Grappes de Sylvaner gelées et atteintes de pourriture noble

Vendange de glace 2008

Il est 6h30 ce mardi 30 décembre quand notre équipe de vendangeurs se rend sur une parcelle d'une quarantaine d'ares de sylvaner située sur la colline du Stroendel (qui jouxte le Zinnkoepflé). Au passage devant la mairie de Soultzmatt, tout le monde a pu noter la température : -9°. Les conditions d'une vraie vendange de glace sont donc bien réunies.

 

 

Durant toute la récolte, il a fait nuit noire et sans les phares des véhicules éclairant les rangs et les lampes frontales portées par les habitués, il n'aurait pas été possible de distinguer les grappes.

 

La vendange de glace vient de s'achever et tout le monde admire le lever du soleil sur la Vallée Noble encore embrumée.

 

C'est l'heure du vin chaud et des pronostics sur la qualité du cru récolté.

 

Premiers verdicts en cave : de beaux arômes et 18,8° d'alcool potentiel ce qui permettrait à ce sylvaner de prétendre largement au rang de Sélection de Grains Nobles... si cette appellation existait pour ce cépage (rappel : 16,4° sont exigés pour un riesling SGN) !

   
 

Vendange de glace 2007

2007 restera certainement dans les annales comme une nouvelle année atypique. En effet, le printemps extrêmement précoce annonçait une récolte pour fin août. Finalement, la fraîcheur et la pluviosité de l'été nous ont conduit à la retarder. Bien nous en a pris puisque de très beaux mois de septembre et d'octobre ont permis au raisin d'atteindre une excellente maturité.

Dans l'espoir de pouvoir conserver certaines parcelles jusqu'aux gelées, nous les avons couvertes de filets pour les protéger des oiseaux et nous avons veillé attentivement à l'évolution de leur état sanitaire après avoir procédé à des tries sélectives.

C'est ainsi que nous avons pu une fois encore récolter du sylvaner et du gewurztraminer en vin de glace les 19 et 21 décembre 2007 dans les mêmes conditions que celles qui sont décrites ci-dessous pour 2005.

   
 

Grappe de gewurztraminer coupée le 29 décembre 2005

Vendange de glace 2005

Contrairement à 2003, année atypique s'il en fut, où il avait été impossible de garder du raisin jusqu'aux grands froids, mais comme l'an passé, nous avons à nouveau tenté le pari. La nature nous a donné raison puisque le "miracle bioclimatique" s'est reproduit : dans la parcelle de gewurztraminer que nous avons conservé sous des filets pour le préserver des oiseaux, le raisin a acquis la surmaturité espérée.

Dès lors, il suffisait de patienter jusqu'à ce que le mercure descende à -7°, température requise pour produire des "vins de glace". Cette condition remplie au matin du 29 décembre, il faisait -8° sur les hauts du Zinnkoepflé, une trentaine de vendangeurs équipés comme s'ils allaient attaquer la face nord de l'Annapurna, ont rejoint leur poste de travail vers 7h alors qu'il faisait encore nuit.

Les débuts de cette vendange extrême avaient un air surréaliste puisque les rangs de vigne étaient à peine éclairés par les phares des tracteurs et quelques torches électriques ! Un coup d'oeil vers la vallée encore plongée dans les ténèbres, offrait le spectacle des lumières des villages serpentant comme autant de guirlandes de Noël.

Seppi Landmann donnant ses instructions pour cette vendange de l'extrême

Il valait mieux avoir de bons gants pour manipuler les grappes durcies par le fort gel et le pied alpin pour éviter les glissades.

Mais l'absence de vent a finalement permis de bien supporter le froid ambiant...

... et cela d'autant mieux après le lever du soleil.

En milieu de matinée, un excellent vin chaud et du kougelhopf sortant tout juste du four...

 

... ont contribué à leur manière à réchauffer les corps et les coeurs.

Cette année, les journalistes de FR3 Alsace et de la presse locale, qui ont suivi les vendangeurs durant toute la matinée, ont enregistré de superbes images et quelques témoignages enthousiastes.

Dans les hottes, le raisin se présentait comme un bloc vitrifié dont les variations chromatiques semblaient annoncer la complexité aromatique espérée.

Qui dit vin de glace, dit chemins verglacés et nécessité pour les vendangeurs de sortir du véhicule qui les ramène à la cave et de l'aider à remonter la pente !

Avant que la membrane pneumatique du pressoir ne tire des paillettes cristallisées le précieux nectar, l'inspecteur de l'INAO vérifie la teneur en alcool potentiel. Le verdict du réfractomètre ne laisse pas de place au doute : le minimum imposé (18,2°) étant largement dépassé, il s'agit bien d'une Sélection de Grains Nobles !

Le rendement est infime : on a rentré en tout et pour tout un peu plus d'une tonne de raisin pour une parcelle de 64 ares soit environ 8 hl par hectare ! Mais le plus important n'est pas là : ici la passion surpasse la recherche de la rentabilité immédiate.

Seppi Landmann, qui vient de goûter ce futur "Gewurztraminer 2005 Sélection de Grains Nobles Récolté en Vin de glace", lève son verre pour souhaiter à tous ses amis et à ses clients, ainsi qu'à tous ceux qui aiment la convivialité autour d'un grand vin, une excellente année 2006.

   
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